Body-building : entre passion, risques cardiovasculaires et nécessité d’un suivi nutritionnel
- lejacquesdiet
- 23 oct.
- 2 min de lecture

L’engouement croissant pour la musculation

Depuis plus de dix ans, la musculation et le fitness se classent comme la deuxième activité physique la plus pratiquée en France, juste derrière la marche et le running. Cette pratique repose sur une hygiène de vie rigoureuse et des exercices ciblés (tractions, squats, etc.), mais s’accompagne souvent d’une consommation de substances pour booster la croissance musculaire.
Si les protéines et compléments alimentaires sont autorisés, 30 % des compétiteurs en culturisme auraient recours à des produits interdits : stéroïdes anabolisants, insuline, ou hormones de croissance, parfois à des doses 400 fois supérieures aux recommandations thérapeutiques.
Des risques sanitaires sous-estimés

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) alerte régulièrement sur les dangers liés à la consommation de compléments alimentaires enrichis en protéines ou en substances actives :
154 cas d’effets indésirables ont été recensés entre 2016 et 2024, dont 18 très graves et 2 décès directement liés à ces produit.
Les effets les plus fréquents sont cardiovasculaires : tachycardie, palpitations, arrêt cardiaque, mais aussi accidents vasculaires cérébraux et troubles neurologiques.
Certains produits contiennent des substances interdites (stéroïdes anabolisants, clenbutérol, éphédrine), souvent non mentionnées sur l’étiquette.
L’achat sur Internet expose à un risque accru de contrefaçon des produits.
Une étude italienne menée sur 20 286 culturistes suivis pendant 8 ans a révélé :
121 décès prématurés (âge moyen : 45 ans), dont 38 % de morts subites d’origine cardiaque.
Les autopsies mettent en évidence une hypertrophie ventriculaire gauche et la présence de stéroïdes anabolisants dans plusieurs cas.
Les culturistes professionnels sont 5 fois plus exposés aux morts subites cardiaques que les amateurs.
Pourquoi un suivi diététique et nutritionnel est indispensable ?

1. Éviter les dérives et substances dangereuses
Le diététicien :
Démystifie les compléments alimentaires et informe sur les risques réels (effets indésirables, interactions, absence de bénéfice prouvé dans de nombreux cas).
Propose des alternatives sécurisées pour optimiser la performance sans recourir à des produits dopants.
Éduque sur les risques cardiovasculaires et neurologiques liés à l’usage de substances interdites ou à la surconsommation de protéines et compléments.
2. Adapter la nutrition à l’entraînement
Un plan personnalisé permet de :

Prévenir les carences malgré les régimes hyperprotéinés ou restrictifs.
Gérer la phase de sèche sans déshydratation ni troubles électrolytiques.
Optimiser la récupération musculaire via un ratio glucides-protéines adapté.
3. Surveiller la santé cardiovasculaire
Souvent le diététicien en collaboration avec les médecins peuvent :
Dépister précocement les signes d’hypertrophie ventriculaire ou de troubles du rythme.
Corriger les déséquilibres lipidiques et surveiller les apports en nutriments à risque.
Adapter les apports en antioxydants pour limiter le stress oxydatif.
L’Anses recommande d’ailleurs explicitement un accompagnement par un professionnel de santé pour toute consommation de compléments alimentaires visant le développement musculaire ou la perte de masse grasse, en particulier chez les sportifs à risque ou lors de pratiques intensives
En bref : Performance rime avec sécurité
Le body-building de haut niveau expose à des risques cardiovasculaires et métaboliques majeurs, souvent liés à des pratiques extrêmes. Un suivi pluridisciplinaire incluant diététicien, médecin et coach sportif est essentiel pour concilier performance et longévité.





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